Boris Foucaud Consultant

Smart city : la ville de demain

smart city

Smart city ou ville intelligente : cela désigne une ville dont les technologies de l’information et de la communication améliorent la qualité de vie des habitants tout en réduisant les coûts des services. Les secteurs d’activité concernés sont l’économie, la mobilité, l’environnement et le social. Pour autant, en France, le concept reste encore très large. Où en est-on ?

Smart city : un concept anglo-saxon

Un habitant voit, ou vit au quotidien, sa qualité de vie urbaine. Une ville qui croît, qui offre du travail à tous, qui possède des espaces verts, qui facilite les transports est une ville agréable.

La ville intelligente ne se voit pas. En tant que smart city, elle appuie son développement sur des leviers virtuels facilités par une analyse de données objectives. Cela induit la production de données selon un référentiel commun, et la capacité d’utiliser ces données pour établir un plan de croissance efficace. Il permet de fluidifier le trafic, d’attirer et de faciliter le développement des entreprises, d’offrir des équipements numériques aux habitants et de mettre les villes en réseau. Entre autres. Ce changement fort représente un budget de 1400 milliards de dollars aux États-Unis pour 2020 (Grand View Research).

Smart city : et la France ?

En France, nous en sommes encore au stade de mise en place et d’expérimentation. La loi pour une République numérique, entrée en vigueur en octobre 2016, prévoit pourtant que les 3800 collectivités territoriales françaises de plus de 3500 habitants passent à l’open data. Le concept a commencé à être mis en pratique vers 2013, ce qui est récent. Il a été formalisé de manière plus précise dans le livre blanc « Le Numérique et la ville » conçu par les pôles de compétitivité Systematic Paris-Region, Cap Digital et Advencity. ON y trouve six recommandations précises :

Selon une autre lecture, deux objectifs en particulier sont recherchés en France :

Smart city : la ville user centric

Il est fort intéressant de constater que les préoccupations de la smart city deviennent celles d’une entreprise ou d’un grand organisme public. La question se résume ainsi : comment utiliser au mieux un système d’information pour devenir user centric.

En Europe, on classe ainsi la smart city selon un classement fondé sur l’aboutissement de la démarche, inscrit dans Stratégie Europe 2020. Les niveaux vont de la simple intention de mettre en place une politique de ville intelligente (niveau 1) aux initiatives complètement opérationnelles (niveau 4). Pourquoi tout cela ?

L’open data : au centre des préoccupation de la smart city

L’objectif est avant tout de rationaliser les services, et de les mesurer. Pour cela, s’appuyer sur un référentiel fiable et ouvert à tous est une petite révolution. Car en théorie, cela permet de mesurer la performance d’une ville.

Ceci dit, dans les milieux de la recherche, les archives ouvertes sont disponibles depuis bien longtemps. Via le formalisme Dublin Core (un référentiel commun du mouvement OAI) et par exemple la plateforme HAL, tout le monde peut consulter n’importe quel rapport de recherche depuis chez soi.

Il est donc intéressant de constater que les enjeux offerts par le numérique sont scalables. Toute entreprise recherche également un système d’information apte à lui offrir des indicateurs de pilotage en temps réel. Dans le service public, l’enjeu est également d’ouvrir ces données à la consultation, mais aussi à l’utilisation pour tous.

Smart city française : ses actions en 2017

Mais l’open data n’est qu’un prérequis. Une fois celui-ci obtenu, qu’en font les villes françaises intelligentes ?

En 2017, la liste est la suivante (source JDN, 14/03/2017) :

Ce qui ressort de ces chiffres, est à notre sens la complexité au changement, ce qui est normal. Pour disposer d’open datas, il faut encore les collecter. Mais une fois celles-ci disponibles, on retombe dans la complexité du big data. Comment analyser des données hétérogènes pour améliorer le quotidien de tous ? Quelles actions mettre en place ?

La smart city française de demain

La smart city n’en est encore qu’à ses balbutiements. On pourra imaginer, dans un moyen terme, un étalement des horaires d’ouverture des services publics et des écoles pour amenuiser le trafic en heures de pointe. On pourra faciliter le télétravail. Il sera également possible de fluidifier le trafic grâce à la conduite autonome des voitures — sachant qu’à Paris, les transports en commun lourds sont déjà pour la plupart optimisés et qu’il faut construire de nouvelles infrastructures pour les désengorger. Les élections de proximité pourront avoir lieu de manière sécurisée sur internet. Ou encore une application vous guidera jusqu’aux places de stationnement libres dans la rue près de chez vous et le paiement sera automatique.

Simplement, si tout cela fluidifie la vie et favorise la transparence de la cité, le concept de smart city ne doit pas cacher d’autres problématiques urbanistiques fondamentales. Notamment, la gestion des franges et l’étalement urbain. La mixité fonctionnelle et le désenclavement des quartiers. La croissance de la ville se reconstruisant sur elle-même. La fusion des communes. Et bien d’autres sujets tout aussi contemporains aux répercussions très importantes pour tous les usagers.

La smart city est prometteuse. Mais ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt de la ville de demain.

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